Plus forts ensemble | Le personnel de la Confédération et ses entreprises.
Intervention de Barbara Gysi l 16.12.2021
"Vous savez que je suis présidente de l'Association du
personnel de la Confédération. Le groupe PS s'oppose à cette réduction
des dépenses de personnel. Je dois vous dire que ce qui se passe pour ce
poste budgétaire, ou ce qui s'est passé lors de cette session d'hiver,
est difficile. Le budget, comme nous l'a dit le Conseil fédéral et comme
nous avons pu l'examiner en détail dans les sous-commissions, a été
élaborée d'une manière très sérieuse et restrictive. De très nombreux
postes n'ont pas été accordés. Aucune évolution générale des salaires n'a
été inscrite au budget. Le Conseil fédéral mène depuis des années une
politique du personnel très stricte et restrictive, même s'il y a
aujourd'hui des postes supplémentaires. Que le Conseil national, en
pleine pandémie, réduise les dépenses de personnel, ce n'est pas
acceptable selon moi. Vous dites, certes, que cela n'a rien à voir avec
les prestations et vous remerciez le personnel de la Confédération pour
son travail. Mais supprimer ces 21 millions de francs, ce n'est très
clairvoyant. Vous le savez bien, cela ne permet pas non plus de réaliser
de véritables économies, car certaines tâches resteront en suspens et
d'autres travaux seront externalisés. Vous menez ici une politique symbolique sur le dos du personnel.
Je vous demande instamment de ne pas le faire.
Malheureusement, nous avons déjà perdu, car celles et ceux
qui poursuivent justement cette politique d'austérité se sont imposés
lors de la conférence de conciliation. Je trouve très déplaisant que tout
cela vienne du Conseil des États. Jusqu'à présent, cette Chambre a
toujours soutenu le budget et la politique du personnel du Conseil
fédéral. Je peux difficilement l'accepter. Nous continuerons bien entendu
à ne pas approuver ces coupes. Les possibilités d'action sont toutefois
épuisées. Je dois vous dire que je ne trouve pas que ce soit une bonne nouvelle
en cette fin d'année. Beaucoup de choses ont été faites et nous nous
attendons à ce que le personnel fédéral soit encore au top l'année
prochaine."
Barbara Gysi
Conseillère nationale et présidente de l'APC
L’APC ne souscrit pas aux arguments avancés au cours des débats. L'argument principal, à savoir que le budget du personnel augmente chaque année de 1 à 1,5% et que ces augmentations annuelles atteignent des proportions démesurées, ne peut être invoqué sous cette forme. En effet, les dépenses de personnel ont par exemple baissé l'année dernière de 9,7% à 9,1% par rapport aux charges totales, ce qui illustre la prudence avec laquelle le Conseil fédéral gère les dépenses dans le domaine du personnel.
Une réduction transversale de 21 millions n'est pas appropriée, car l'augmentation annuelle des postes est due à des décisions parlementaires, que ce soit dans le domaine de la sécurité, avec les mesures contre le cyberterrorisme, ou encore en lien avec la loi sur les professions de la santé qui génère des dépenses supplémentaires pour le développement de ces professions ou des assurances sociales. En outre, les besoins et demandes toujours plus nombreuses émanant des parlementaires, mentionnés également par le conseiller fédéral Ueli Maurer dans sa réponse finale lors du débat au Conseil des Etats, génèrent également des coûts et ne doivent pas être négligés.
Le Conseil fédéral mène en principe une politique du personnel restrictive. Les nouveaux postes doivent en premier lieu être compensés ou contrebalancés en interne. On peut donc partir du principe que les 21 millions ou les 125 postes sont des emplois qui ont été dûment analysés et sont nécessaires à la mise en œuvre des tâches supplémentaires.
La pandémie de Covid-19, qui dure depuis bientôt deux ans, exige beaucoup du personnel fédéral et, au vu de l'évolution actuelle de la situation, cela ne devrait pas changer dans un avenir proche. Imposer une telle réduction à l'heure actuelle est un signal négatif envers le personnel fédéral. Nous avons également souligné que le personnel de la Confédération a fourni des prestations extraordinaires durant la pandémie et que, malgré son grand engagement, il n'a pas bénéficié de mesures salariales au cours des deux dernières années ; les associations du personnel ont renoncé à des revendications dans ce domaine en raison de la pandémie.
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